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Avant le départ

À trois semaines du départ, faisons le point sur l’expérience que je m’apprête à vivre… ou sur ce que je crois que je vais vivre.

Où vais-je ? (Plantons le décor)

Eskişehir est une ville turque dont le nom signifie « vieille ville », bien qu’elle n’ait rien de très ancien, à part les ruines de Dorylée, le tombeau du roi Midas et celui du poète soufi Yunus Emre. Elle se situe plus ou moins entre Istanbul (à 315 km) et Ankara (234 km). Sa population est de 482 793 habitants, soit, à titre indicatif, presque le double de celle de Montpellier.

D’après ce que m’ont dit des personnes qui connaissent bien l’endroit, Eskişehir est une ville étudiante, jeune, assez animée. Elle comporte deux universités. La mienne, Anadolu Üniversitesi (« Université Anatolie »), est la quatrième plus grande université du monde pour le nombre d’inscrits. Voici un plan du campus pour vous faire une idée de ses proportions. Pourvu que je ne me perde pas !

En ce qui concerne le logement, l’université arrange des colocations entre étudiants turcs et Erasmus, pour ceux qui le souhaitent. À vrai dire, je ne sais pas encore où et avec qui je vais loger, mais on nous a dit de ne pas nous inquiéter et que tout serait réglé à notre arrivée. En cas de besoin, on peut aussi rester cinq nuits dans une « guest-house » sur le campus.

Où cours-je (que vais-je faire là-bas) ?

Je dois valider un certain nombre de matières, correspondant plus ou moins à celles que j’aurais dû étudier en troisième année à l’INALCO. J’ai donc choisi des enseignements en littérature, en histoire, en linguistique… Comme je ne connais pas les horaires de ces matières, et qu’elles se chevaucheront forcément, il faudra sans doute que je refasse sur place le contrat d’études qui m’avait déjà pris des heures à composer en France (tout cela me rappelle le moment où j’ai dû faire mon emploi du temps à la Sorbonne en tenant compte aussi de mes heures à l’INALCO).

L’université propose, paraît-il, des cours en plusieurs langues dont l’Anglais et le Français, mais je ne les ai pas trouvés sur le site. Il faut dire que j’ai principalement choisi des matières turco-turques, notamment de littérature. Tous mes cours seront donc en Turc. Or, malgré deux ans d’étude de cette langue, mes connaissances restent très scolaires et j’ai assez peu de pratique (bien qu’à Paris j’aie eu quelques occasions inattendues d’échanger quelques paroles avec des turcophones). On a finalement peu d’heures de langue à l’INALCO, et la progression est lente. J’avoue que je crains donc d’être un peu perdue…

Mais soyons positifs, à présent, et évoquons mes projets, mes attentes quant à ce séjour. J’espère bien sûr que mon niveau en Turc connaîtra une amélioration fulgurante. J’aimerais aussi rencontrer toutes sortes de personnes sympathiques et intéressantes (ce qui ne manquera pas d’arriver, j’en suis certaine), mais pas seulement des étudiants Erasmus ! Je dois faire attention à ne pas tomber dans le piège du « les étudiants étrangers restent entre eux et se parlent en Anglais ». Je voudrais tisser des amitiés avec des Turcs. Je souhaite mieux découvrir une culture que je ne connais encore que de loin. Je veux me remplir la panse (comment, il n’y a pas que la nourriture dans la vie ?). Je veux apprendre beaucoup de chansons (de retour en France, je recommencerai donc à vous embêter en chantant sans cesse, mais j’aurai de nouveaux airs dans mon répertoire, ha ha ha !). L’idée d’apprendre le saz m’a également effleurée, mais comme j’ai déjà lâchement abandonné (ou presque) la guitare depuis quelques années, j’ai quelques doutes quant à mon assiduité dans la pratique d’un nouvel instrument (et d’abord, il faut trouver un instrument et un professeur). Bien entendu, je suis consciente que « la culture turque » ne se résume pas à ces éléments !

J’ai aussi l’intention de profiter de certains week-ends et congés pour visiter d’autres villes et d’autres régions de Turquie, voire de certains pays voisins. Tant qu’à être dans cette zone, autant en profiter… Pour commencer, avant de me rendre à Eskişehir, je passerai une semaine à Istanbul, ville magnifique dans laquelle j’ai déjà séjourné deux fois, mais trop rapidement pour bien la découvrir.

Dans quel état j’erre ? (ce que je fais maintenant, comment je me sens)

J’ai rempli certaines formalités auprès de l’INALCO, auprès d’Anadolu Üniversitesi, auprès du consulat général de Turquie (j’aurai mon visa dans quelques jours), auprès de ma mutuelle… À part ça, je ne sais pas vraiment comment me « préparer ». Pratiquer la langue en regardant des vidéos sur Internet ? J’ai essayé un peu (même si le résultat s’est avéré plutôt décourageant). Prendre contact avec ma/mon/mes colocataire(s) ? Je ne connais pas encore son/leur identité…

En fait, même si une part de moi est excitée à l’idée de partir, j’ai du mal à me rendre compte que tout ça est vrai, que je décolle dans trois semaines, que je vais passer un an là-bas. Un an ! Ça me paraît irréel. Sans le vouloir, je vexe certains proches qui me disent que je vais leur manquer, en ne manifestant pas la même inquiétude de ne pas les voir. Mais c’est parce que je ne me rends pas encore compte, et parce que cette expérience vaut la peine de s’éloigner un peu de sa famille et de ses amis (qui, soit dit en passant, sont déjà dispersés dans plusieurs villes voire pays, donc les relations à distance n’ont rien de si nouveau pour moi), et aussi parce que je sais que je les reverrai. Ça ne signifie pas que vous ne me manquerez jamais : j’ai simplement confiance dans le fait que nous ne serons pas réellement, définitivement et irrémédiablement séparés !

Rendez-vous dans trois ou quatre semaines, sans doute 😉

Mise à jour du 15/08/2012 : J’ai finalement été contactée pour une colocation. J’habiterai donc avec deux autres étudiantes. Pour information, le loyer sera de 280 livres turques (122 euros) par personne et par mois et comprend le chauffage, l’eau et l’électricité. À Paris, un(e) étudiant(e) paie souvent autour de 600 euros pour se loger, sans compter l’électricité, et parfois sans compter le chauffage. Et ce, même en colocation parfois !

Mise à jour du 02/09/2012 : J’ai changé de colocataire, les deux précédentes étant fumeuses et pas moi. Le loyer est légèrement plus cher, mais reste intéressant !

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