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Premiers pas à Istanbul

Les vols internationaux ne se rendant pas à Eskişehir, il faut d’abord faire escale à Ankara ou Istanbul. Ankara est plus proche, mais puisque j’ai des amis à Istanbul (dont plusieurs Erasmus comme moi) et que j’ai beaucoup apprécié cette ville au cours des deux brefs séjours que j’y ai effectués, j’ai choisi d’y séjourner une semaine.

Le billet d’avion le plus avantageux que j’ai trouvé m’obligeait à partir de Marseille à… 1h55, et à arriver à 5h55 (heure locale). Inutile de vous dire que l’aéroport était particulièrement calme à cette heure-là. J’ai sympathisé avec R., un autre passager qui est tombé amoureux d’Istanbul après y avoir fait son année d’Erasmus et a choisi d’y rester comme professeur de Français. Nous avons pris le petit déjeuner ensemble à Taksim. J’ai préféré prendre mon temps pour ne pas réveiller trop tôt mon hôte.

En effet, toutes mes connaissances stambouliotes n’étant pas sur place en ce moment, et comme il n’était pas très pratique pour celles qui y sont de m’héberger, j’ai eu recours au Couch Surfing. Je loge dans une colocation de cinq garçons, dont quatre Kurdes. Même s’ils trouvent que je ne parle pas assez (à ma décharge, il faut dire qu’il m’est difficile de participer aux conversations en Kurde, mais j’ai quand même parlé un peu avec chacun d’eux en Turc et en Anglais), ils sont très accueillants puisque mon couchsurfer m’a laissé sa chambre et qu’ils partagent leurs repas avec moi. J’ai proposé un peu d’argent pour ne pas vivre à leurs frais pendant une semaine, mais ils n’ont pas accepté. Hier matin, jour de mon arrivée, j’ai même eu droit à un deuxième petit déjeuner !

L’appartement est situé dans Fatih, un vieux quartier d’Istanbul. Certains éléments sont assez traditionnels dans l’aménagement. On enlève ses chaussures en entrant. Il y a des tapis dans chaque pièce, ce qui rend agréable le fait de marcher pieds nus. Dans le salon, on mange sur le tapis, en utilisant de vieux journaux en guise de nappe. Mes hôtes ont deux toilettes : occidentales et à la turque… Mais les occidentales sont hors service pour le moment.

Pour ceux de mes lecteurs qui ne sont pas familiers avec les Kurdes, voici un résumé très rapide de la situation. Ce peuple vit en Turquie, en Syrie, en Irak et en Iran. Après la défaite de l’Empire ottoman lors de la première guerre mondiale, le traité de Sèvres (1920) prévoyait le démantèlement de l’empire et la création d’un état kurde. Cependant, les Turcs entrèrent dans une guerre d’indépendance et le traité de Lausanne (1923) révise le traité précédent, divisant le Kurdistan entre plusieurs états. Aujourd’hui encore, de nombreux Kurdes réclament, sinon leur indépendance, du moins l’autonomie et la reconnaissance de leur identité. En Irak, il existe une région kurde autonome. En Turquie, si l’existence même des Kurdes a longtemps été niée dans un état très nationaliste, quelques pas ont été faits depuis vers la reconnaissance de leur culture. Les Turcs restent cependant méfiants, et les Kurdes un peu trop revendicatifs sont vite assimilés au PKK, l’organisation armée kurde. Les partis kurdes sont régulièrement dissous, accusés de n’être que des façades démocratiques du PKK. Mon couchsurfer regrette que les Turcs ne soient pas davantage ouverts à d’autres cultures, et a plutôt mal vécu le fait qu’on l’ait forcé à parler le Turc (qui n’est pas sa langue maternelle) à l’école. Cette mésentente est d’autant plus dommage qu’il y a un certain nombre de similitudes entre ces deux cultures.

Ne serait-ce que la quantité incroyable de thé qu’ils boivent tout au long de la journée… Je crois que je n’en avais jamais autant bu de ma vie !

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