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Appel aux artistes : du 16 au 19 mai 2014, rassemblement pour sauver Hasankeyf

 

Vue des hauteurs d’Hasankeyf. Origine de l’image : http://shelikestravelling.blogspot.com/2013/01/hasankeyf.html

 

 

Qu’est-ce que Hasankeyf ?

 

Il s’agit d’une cité vieille de plus de 10 000 ans qui se situe dans le sud-est de la Turquie, sur les rives du Tigre. Traversée par de nombreuses civilisations (dont les Perses, les Romains, les Byzantins, les Omeyyades, les Abbassides, les Ottomans), elle en garde de nombreuses traces telles que des maisons creusées dans la roche, de nombreux monuments ou les 300 sites médiévaux retrouvés dans la zone qui l’entoure. Elle s’inscrit également dans un paysage naturel exceptionnel.

Le barrage d’Ilisu, que le gouvernement turc est en train de construire et qui devrait bientôt être mis en service, submergera une zone de 310 km² (soit la superficie de Malte !) incluant Hasankeyf.

 

 

 

Quelles seront les conséquences de la construction de ce barrage ?

 

Ce projet aura de graves répercussions écologiques, culturelles, humanitaires.

 

  • Les conséquences écologiques : cinq Zones Clés pour la Biodiversité (zones importantes pour la préservation de la biodiversité mondiale) seront englouties. De nombreuses espèces de faune et de flore, dont certaines déjà en voie de disparition, seront mises en danger. En outre, l’eau relâchée par le barrage sera polluée, plus froide que l’eau du fleuve et pauvre en oxygène : peu d’espèces peuvent s’adapter à de telles conditions. Le barrage, en amputant de 25 % le débit du Tigre à son entrée en Irak, pourrait également assécher une partie des marais mésopotamiens au sud du pays. L’impact sera d’autant plus fort que d’autres barrages sont prévus sur le Tigre avant la frontière irakienne.

 

  • Les conséquences culturelles : cette zone est la seule du monde à correspondre à 9 des 10 critères pour être classée « Patrimoine mondial de l’humanité » selon l’UNESCO ! Cependant, ce titre ne peut être accordé que si le gouvernement turc en fait la demande.

    De nombreux monuments historiques ainsi que les maisons creusées dans la roche (certaines d’entre elles comportant des inscriptions antiques en syriaque) seront condamnées à disparaître sous les eaux. Il en ira de même pour les sites archéologiques qui entourent la cité ; les chercheurs estiment que l’on pourrait en découvrir beaucoup plus si la zone n’était pas submergée. Le gouvernement a proposé de démonter et de remonter certains monuments dans un « parc archéologique » près du barrage, mais aucune étude de faisabilité n’a été faite. Non seulement les experts doutent de la possibilité de mener à bien ce projet, mais le caractère unique d’Hasankeyf réside dans la totalité du paysage culturel et naturel, qu’il est impossible de recréer en déplaçant quelques monuments ; chaque élément est intimement relié à ce qui l’entoure. Bien entendu, on ne peut pas non plus sauver les maisons creusées dans la roche.

 

  • Les conséquences humanitaires : entre 55 000 et 65 000 personnes vivant dans les villages de la zone menacée devront être déplacées. Elles peuvent choisir entre être relogées (une nouvelle ville est en cours de construction au-dessus d’Hasankeyf) ou toucher une indemnité, cependant aucune de ces deux possibilités n’est satisfaisante pour la plupart des habitants. Le revenu des gens de la région provient notamment de l’agriculture, mais lorsque la vallée sera submergée, cette activité ne sera plus possible : il restera peu de terres cultivables, le sol de la région est sec et rocailleux. Les nouveaux appartements dans lesquels on propose de reloger les habitants d’Hasankeyf sont en outre plus chers que les sommes qu’on leur propose pour leurs anciennes maisons. Quant aux familles choisissant de s’exiler vers la ville, elles ne pourront subsister avec les maigres indemnités qu’on veut leur attribuer. Les familles seront dispersées dans plusieurs villes, les personnes isolées et appauvries.

    Le contrôle du débit du Tigre par la Turquie pourrait aussi avoir des conséquences néfastes sur les populations en aval, en Syrie et en Irak.

 

 

Que peuvent faire les artistes pour Hasankeyf ?

 

De nombreuses organisations (Greenpeace, syndicats, membres de communautés comme CouchSurfing…) organisent pour la cinquième année consécutive un rassemblement artistique à Hasankeyf. Le but est de créer des archives visuelles et audiovisuelles (peintures, dessins, films, photos, enregistrements) pour rendre compte de l’héritage vivant exceptionnel de Hasankeyf. Pendant quatre jours, les participants partiront à la découverte de la ville, de ses habitants, de ses paysages, et produiront des images à partir de tout ce qui les interpelle ou les touche : la nature, les vestiges archéologiques, l’architecture, les scènes de rue…

 

 

Obtenez plus d’informations sur l’événement et contactez les organisateurs :

 

Vous pouvez également signer cette pétition demandant l’arrêt de la construction du barrage : http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/unesco-world-heritage-committee-save-world-heritage-on-the-tigris-river-in-mesopotamia

 

 

Si Hasankeyf et la question des barrages vous intéressent, vous pouvez aller plus loin :

 

 

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